placid2000 hat geschrieben:Est-ce que quelqu'un à accès à l'article du JDJ?
yup
ici l'article...
HOCKEY SUR GLACE En signant à Bienne, Tim Stapleton sait où il met les patins
«J’ai besoin de changer d’air»
LAURENT KLEISL
L’Américain a affronté l’équipe de Suisse (Philippe Furrer, à droite) à trois reprises aux Mondiaux ces quatre dernières années. KEYSTONE
Dix-neuf ans que Winnipeg attendait. Depuis 1996, la capitale de la province canadienne du Manitoba n’avait plus accueilli une manche de play-off de NHL. L’impair a été réparé lundi soir. Parmi les 15 016 spectateurs accourus au MTS Centre, Tim Stapleton vibre en matant Andrew Ladd, Blake Wheeler et le colossal Dustin Byfuglien (1m95, 118 kg), autant d’anciens coéquipiers.
Le nouveau renfort américain du HC Bienne est un privilégié. La semaine dernière, les 1000 tickets disponibles hors abonnement de saison ont été vendus en moins de 30 secondes. Perdu dans une masse unicolore, arborant des t-shirts blancs marqués d’un logo des Jets, Tim Stapleton lâche un nom d’oiseau quand, après 5’12’’ en prolongation, Rickard Rakell offre la victoire (5-4) aux visiteurs californiens, les Anaheim Ducks. Un casseur d’ambiance, l’attaquant suédois.
Arrivé à Winnipeg quelques heures avant la partie en provenance de Chicago, l’attaquant de 32 ans retrouve l’amphithéâtre de ses derniers tours de pistes en NHL, il y a trois ans. «J’ai joué trois saisons dans cette franchise et j’y ai gardé beaucoup d’amis» , glisse-t-ilautéléphone. «C’estfantastique de voir qu’aujourd’hui, les Jets disputent les play-off pour la premièrefoisdepuisleurretourdela concession à Winnipeg en 2011.»
Aucun regret La NHL, ce paradis si lointain. Cet univers impitoyable, également. Malgré sa petite taille (1m73), la plus prestigieuse ligue du monde lui a toujours tendu les bras,toutenlerepoussant.Unsalaire brut dépassant à peine le demi-million de dollars, une formule de contrat – le fameux «two-ways» – pouvant l’expédier enliguesmineurespourdesclopinettes au premier saut d’humeur de son coach, cet environnement l’a poussé, en 2012, à l’exil en KHL, l’eldorado du hockey russe.
«J’aiprisladécisiondepartiretjene l’ai jamais regretté» , coupe-t-il.
Il y a deux ans, les Florida Panthers ont tenté de le rapatrier. Vainement. «L’été dernier, j’ai encore reçu une offre ferme des Columbus Blue Jackets» , admet Tim Stapleton. «C’était un contrat two-ways. Sportivement et financièrement, la KHL était une bien meilleure option pour moi. Là-bas, ce n’est pas un mythe, les clubs versent de très bons salaires. Mais la dépréciation du rouble pousse aujourd’hui des gars comme moi à aller voir ailleurs.»
Des contrats dont la valeur fond mécaniquement, une inflation galopante annoncée à deux chiffres, la Russie et son hockey, d’un coup, ont drastiquement perdu de leur attrait. «Ce sont des données que les joueurs de hockey ne maîtrisent pas» , dit-il. «C’est comme si quelqu’un pique de l’argent dans votre poche.»
L’économie tremblotante de l’empire de Vladimir Poutine a invité Tim Stapleton à retrouver l’Europe occidentale. Après trois saisons passées entre la Biélorussie (Dinamo Minsk), le Tatarstan (AK Bars Kazan, Neftekhimik Nizhnekamsk) et l’Oblast de Tcheliabinsk (Metallurg Magnitogorsk), il découvrira la Suisse fin juillet à son arrivée à Bienne. «J’ai apprécié mon séjour en Russie, cette expérience a été très enrichissante. J’ai fait connaissance avec une autre culture et avec un pays que je ne connaissais pas» , reprend-il. «Mais après trois ans en KHL, le temps est venu pour moi de voir autre chose. En réalité, j’ai surtout besoin de changer d’air!» Il ajoute une raison plus profonde. «Je suis père depuis quelques mois, et en Russie, tout n’est pas simple. J’étais aussi très éloigné de mes proches.»
Au meilleur moment Citoyen d’une planète et pas uniquement du bout de terre états-unien, il ne confond pas la Suisse avec la Suède, la Slovaquie ou la Slovénie. Tim Stapleton sait parfaitement où il met les patins. «Pour lui, le monde ne s’arrête pas à New York» , disait Martin Steinegger vendredi dernier à son propos. Le directeur sportif du HC Bienne est dans le vrai. «Tout le monde connaît et loue la beauté de la Suisse et sa qualité de vie» , souligne Tim Stapleton. «La proposition du HC Bienne est tombée au meilleur moment. Le club m’offre une belle opportunité de découvrir la LNA.»
Ce soir, les Winnipeg Jets remettent le couvert face aux Anaheim Ducks. La franchise du Manitoba est menée trois manches à rien dans une série présentée au premier tour des playoff de NHL. Une défaite et c’est l’élimination pour les Canadiens. A nouveau, le MTS Centre accueillera 15 016 partisans fous de leurs héros.
Parmi eux, Tim Stapleton.